2014-07-21

Le rythme burkinabé, prise de conscience et la fois où je me suis fait opérer en Afrique


Le rythme burkinabé
Depuis mon arrivée, j’apprends à m’y adapter. Certaines situations sont plus faciles à gérer que d’autres sur ce rythme et la chaleur nous l’impose de par son intensité. Tout est plus lent et long. Au travail, nous le remarquons de manière fulgurante. Le rendement, l’efficacité et la productivité avec lesquels nous avons l’habitude de fonctionner au Québec ne sont désormais que de lointains souvenirs. Même le cerveau est au ralenti, car il est même difficile de réfléchir par cette chaleur! Mon cerveau est tout simplement en jello! De midi à trois heures, lorsque le soleil est à son plus haut et que la chaleur est à son comble, la ville fait la sieste. Il se passe mille et une choses dans une journée et tout est digne d’anecdotes, car tout est nouveauté et adaptation. Par ailleurs, l’une des nombreuses choses m’ayant marquée à mon arrivée lors de notre premier tour de ville c’est l’organisation dans le désordre. Comment qu’à première vue, tout semble chaotique dans la ville, dans la circulation, dans les marchés... Mais qu’au bout du compte, tout s’imbrique et fonctionne dans le chaos.


Prise de conscience
Après maintenant deux mois, je peux dire que je me suis adaptée lentement, mais sûrement! Moi qui croyais avoir un sens de l’adaptation à toute épreuve, j’ai été servie et plutôt surprise, car celui-ci m’a abandonné durant la première portion du voyage! Au début, peu importe la direction vers laquelle je regardais, je me retrouvais en genre de choc culturel : les chèvres empilées une sur l’autre dans un chariot derrière une voiture, toutes les mains à serrer et tout le monde à saluer lors d’une balade dans la rue (car être blanc ça attire l’attention sur un temps!) un trou public pour aller au petit coin… Mais à la mi-stage, nos discussions de groupes m’ont fait réaliser plusieurs choses. Même si je vis des montagnes russes d’émotions, il est important de vivre tout à fond. Mes copines stagiaires m’ont aidée à remarquer que j’observais mon nouveau monde à partir de mon cadre de référence québécois. Il a donc fallu que je mette cette « switch » à off afin de voir ma nouvelle vie burkinabé d’un autre œil. J’ai renvoyé la Jo-Anna avec ses difficultés d’adaptation au Québec pour la remplacer par une qui transforme une expérience qui peut paraître négative à première vue en positif, car oui, il y a du positif dans chaque situation. C’est à partir de cette prise de conscience que mon voyage s’est littéralement transformé en expérience de croissance personnelle. Et le « timming » a été bon, car quelques jours après je me retrouvais hospitalisée pour la première fois de ma vie. Bien que j’ai maintenant une blessure de guerre africaine sur le bedon (j’ai dû me faire opérer pour retirer mon appendice), mon séjour à l’hôpital m’a permis de remarquer à quel point je peux être forte et de saisir le plein sens d’une expression burkinabé : « y a pas de soucis! ». Cela fait deux mois que nous sommes ici et je me sens comme une Jo-Anna plus forte et améliorée sur plusieurs aspects. Je ne suis plus la même. Cette expérience m’a totalement transformée et endurcie.

La fois où je me suis fait opérer en Afrique
Une forte fièvre et de puissants maux de ventre m’ont prit durant la nuit. Le lendemain matin, ma collègue de coopérative et amie Manon venait me chercher en taxi pour me conduire à l’hôpital, car j’éprouvais maintenant des difficultés à respirer et des douleurs au foi. À mon arrivée, j’étais plutôt en pleure et en panique (j’en faisais de la haute pression). Je me suis fait prendre en charge rapidement et professionnellement par les médecins et infirmiers de l’hôpital. Dès lors, j’ai saisi le plein sens de l‘expression « chaleur humaine ». Tous se sont mobilisés pour soigner la « nassara », mais malgré les antidouleurs j’avais toujours très mal.  Une autre caractéristique significative de mon expérience c’est qu’on parle la même langue, mais nous ne parlons pas le même langage. Alors, se faire comprendre et saisir ce que notre interlocuteur essaie de nous dire, c’est l’un de mes défis. C’est d’ailleurs assez particulier à vivre pour une fille qui étudie en communication! Alors après une échographie, un scanneur et quelques moments de paniques lorsque je me suis fait annoncer que je devrais me faire opérer pour l’appendice à des milliers de kilomètres de chez moi, j’ai pris de grandes inspirations, fait certains appels au Canada et je me suis calmé, j’ai été forte et j’en suis fière. Bien qu’ici tout soit plus lent, j’ai appris à 17 h que l’intervention aurait lieu à 20 h. Ma famille burkinabé, l’équipe du CECI terrain, mon accompagnatrice et un représentant du ministère des Relations internationales m’ont visités pour m’apporter courage et support. C’est sur la table d’opération que j’ai appris que l’anesthésie serait générale et non locale et c’est à peine réveillée de cette anesthésie qu’un médecin et qu’un anesthésiste me demandait mon numéro de téléphone (oui oui, ici le moment est toujours bon pour faire la cour). Après cinq jours d’hospitalisation, je suis rentrée à la maison où ma famille a été aux petits soins avec moi! Deux semaines après cette péripétie je vais bien mieux et je peux recommencer à vivre tout à fond!






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